Du milieu de la recherche à la direction d’un organisme à but non lucratif, Fakhri Shafai raconte comment son parcours a été façonné par la collaboration, la recherche inclusive et des programmes comme CanFRN.
Titulaire d’un doctorat (PhD) et d’une maîtrise en éducation (M.Ed), Fakhri Shafai est la directrice scientifique de Réseau AIDE Canada (Réseau d’échange de connaissances sur l’autisme et/ou la déficience intellectuelle). Elle a participé au programme de formation en recherche sur l’autisme (ART) – le prédécesseur de la Plateforme canadienne de formation en recherche neurodéveloppementale (CanFRN) – de 2013 à 2015.
Son parcours, à l’intersection de la recherche, de la mobilisation des connaissances et de l’engagement communautaire, témoigne de l’impact durable du programme sur sa carrière.
En étudiant le traitement sensoriel et la régulation des émotions dans l’autisme, elle a collaboré avec des chercheur·e·s et des personnes autistes afin de co-créer des ressources significatives pour la communauté. Aujourd’hui encore, elle poursuit ce travail de co-construction en tant que traductrice des connaissances, consultante en autisme et formatrice auprès de différents milieux professionnels. Son parcours inspirant et engagé demeure ancré dans le désir de répondre aux besoins exprimés par la communauté autistique.
Shafai revient sur l’impact transformateur de la CanFRN (anciennement QART et ART) sur sa carrière (Production : Desmond Dyson)
Son témoignage
Nous avons discuté avec Fakhri Shafai de son expérience, de ses débuts en formation jusqu’à son rôle actuel visant à améliorer la qualité de vie des personnes neurodivergentes. Elle revient sur les apprentissages clés qu’elle a tirés de sa participation au programme, sur le rôle de l’inclusion dans la recherche, ainsi que sur les retombées concrètes de son réseau professionnel.
Quelle a été votre implication dans CanFRN ?
Shafai : J’ai été étudiante du programme de formation initial en recherche sur l’autisme (ART), de 2013 à 2015.
Lorsque CanFRN a été lancé, on m’a demandé de contribuer au processus de co-conception du curriculum. J’ai partagé ce qui, selon moi, avait été le plus utile dans ART, et ce qui devrait être priorisé dans la nouvelle version du programme.
Les points que j’ai soulignés : l’importance de la mobilisation des connaissances, la conception inclusive des études, et le développement des compétences en réseautage.
En quoi votre expérience a-t-elle influencé votre parcours professionnel et vos recherches ?
Shafai : Grâce au programme ART, j’ai pu collaborer avec des chercheur·e·s issu·e·s de divers domaines, ce qui m’a permis de mieux comprendre différentes approches méthodologiques et de développer de nouvelles perspectives pour travailler avec la communauté neurodivergente.
J’ai aussi beaucoup appris en côtoyant d’autres étudiant·e·s en début de carrière, certain·e·s étant neurodivergent·e·s, ce qui m’a permis de mieux comprendre les défis qu’ils et elles rencontrent dans le milieu académique – et comment je pouvais être une meilleure alliée.
J’ai collaboré à des études avec d’anciens collègues du programme, et c’est même grâce à ces liens que j’ai trouvé mes deux emplois suivants. ART a changé le cours de ma carrière.
En quoi votre travail contribue-t-il à faire avancer la recherche ou à améliorer la qualité de vie des personnes ayant des conditions neurodéveloppementales ?
Shafai : Je continue à collaborer à des études de recherche (récemment, sur l’autisme et le vieillissement), mais j’ai choisi de quitter le milieu académique après mon postdoctorat.
Je travaille désormais au sein d’un organisme à but non lucratif financé par le gouvernement fédéral, où je collabore avec d’autres personnes neurodivergentes pour créer des ressources en ligne destinées aux personnes concernées et à leurs proches.
La mobilisation des connaissances est au cœur de mon engagement. J’aime travailler avec la communauté pour créer les ressources qu’elle réclame. Le plus gratifiant, c’est de permettre aux personnes neurodivergentes de partager leur perspective à l’échelle du pays.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiant·e·s en début de parcours qui participent à CanFRN ?
Shafai : Mon principal conseil : profitez de toutes les occasions de réseautage. Cela peut être épuisant, mais c’est souvent ce qui mène aux prochaines opportunités professionnelles. Les conférences, les sessions d’affiches, les soupers après les événements, les dîners « rencontre avec un·e expert·e »… ce sont des moments-clés pour établir des liens.
Personnellement, je peux être maladroite sur le plan social et je me sens souvent vidée après une journée d’interactions. Mais avec le temps, j’ai gagné en aisance, et ces efforts m’ont permis d’obtenir des opportunités professionnelles précieuses. Ne laissez pas l’anxiété freiner votre développement professionnel.
Shafai adresse un message aux étudiant(e)s du programme de formation de la CanFRN, en soulignant l’importance de la mobilisation des connaissances, de la conception inclusive des études et du réseautage (Production : Desmond Dyson)
Regard vers l’avenir
Alors que CanFRN continue à former la prochaine génération de chercheur·e·s en neurodéveloppement, l’expérience de Fakhri Shafai nous rappelle une chose essentielle : une science porteuse de sens ne repose pas uniquement sur la découverte, mais aussi sur la transmission, l’accessibilité et l’utilité des savoirs.
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